Quel est votre point de vue sur l'alimentation biologique?

                                            _Un progrès
                                                     _Sain
                                                     _Incontrournable
                                                     _Nécessaire
                                                     _Utile
                                                     _Une mode
                                                     _Coûteux
                                                     _Démagogique

Mr Deschamps, 54 ans, après avoir enchaîné plusieurs années de CDD et une période de chômage, décida, il y a 10ans, de fonder son entreprise de produits biologiques, l’Accent Nature. Nous l’avons rencontré et interviewé dans le cadre de notre TPE sur l’agriculture biologique afin d’obtenir des compléments d’informations sur le sujet et de connaître le point de vue d’une personne directement concernée par le biologique.

M. Deschamps nous a tout d'abord parlé du papier toilette écologique et nous a exposé les risques liés à l'utilisation du papier ordinaire, qui augmente de 3% le risque d'avoir un cancer de l'anus. Il faut savoir que le papier toilette blanc est très javellisé, le rose est composé de 25 produits chimiques différents et le parfumé en contient au moins 125. 

_ Le bio est il selon vous vraiment meilleur que le traditionnel?
Oui, pour notre santé comme pour l'environnement et la nature.

Prenons l'exemple du déodorant. Celui-ci, en fabrication industrielle contient presque toujours du barabène et de l'hydroxyde d'alumine (présent également dans le papier aluminium) responsables de certaines réactions allergiques. La poudre d'alumine peut être aussi impliquée dans certains cas d'Alzheimer.

D'autre part, la différence bio-conventionnel se retrouve au rayon lessive : la lessive biologique, plus douce que son homologue traditionnel est de ce fait moins efficace.

_ Y a t il plus de contraintes (stockage, traitement éventuels...) à commercialiser des produits bio que des produits traditionnels?
Les dates de péremptions sont plus courtes étant donné l'absence de conservateurs notamment en ce qui concerne les produits frais (fromages, crémerie, soja, blé)

Par ailleurs nous ne pouvons pas stocker d'énormes quantités de produits car nous ne faisons pas les mêmes bénéfices que les grandes surfaces (problème de trésorerie)

_ Les produits biologiques sont ils réellement plus chers?
Oui. Mais en même temps, la valeur nutritionnelle d'un produit biologique est plus élevée que celle d'un produit issu de l'agriculture conventionnelle, ainsi on mangera plus d'un produit conventionnel que d’un même produit biologique.

Prenons l'exemple du champagne : le cultivateur de produits biologiques peut se lever à 2h du matin pour pulvériser de la valériane (plante sédative) sur les pieds de vignes à la main, alors que le producteur de champagne conventionnel ne le fera que lorsqu'il sera réveillé, à 10h du matin et avec des machines!C'est pourquoi les produits biologiques, demandant plus de soins et plus contraignants pour l'exploitant sont plus chers que les produits conventionnels.

Nous pouvons donc constater que l’agriculteur biologique s’adapte à la nature et non pas l’inverse comme pourrait le faire l’agriculteur conventionnel.

_ Consommez vous personnellement des produits biologiques?
Oui, et uniquement des produits biologiques.

_ Vos ventes augmentent elles chaque année?
Non.

_ Y a il une "mode du bio"?
Oui, comme pour tout, il existe une mode du bio telle la mode vestimentaire des années 70 (patte d'eph)

_ Quelle est la catégorie de personnes qui fréquente votre magasin (âge, profession, sexe...) ?
Entre 35 et 80 ans, surtout des femmes. Selon moi, les hommes ne se sentent absolument pas concernés par ce type d'alimentation et considèrent le bio comme inutile.

_ Cultivez vous des produits bio?
Non.

_ Bénéficiez vous de subventions en tant que "magasin spécialisé"?
Si vous considérez le Prince de Monaco et la Reine d'Angleterre, multimilliardaires, ceux-ci bénéficient en tant que propriétaires terriens de subventions européennes pour semer des OGM. Le système de subventions est tel que plus on utilise de produits chimiques, plus on obtient d'aides financières. Ainsi les producteurs et les magasins spécialisés dans la commercialisation de produits biologiques ne reçoivent aucune subvention.

_ Quels genres de produits vendez vous le mieux?
- les compléments végétaux
- les fruits et légumes
- la crémerie 

En résumé, Mr Deschamps affirme que le biologique est meilleur que le conventionnel et ceci à tous les niveaux. En effet ce type d'alimentation qu'il consomme depuis 24ans contribue à préserver sa santé déjà fragilisée.

On peut conclure que le bio est meilleur pour l'environnement, mais également pour la santé. C'est pourquoi le bio est plutôt apprécié. Chaque année, la production augmente de 20% et les consommateurs se tournent de plus en plus vers des produits issus de ce mode d'agriculture. Mais si 83% des personnes interrogées ont une image positive du bio, 60% souhaiteraient avoir plus d'informations sur ce mode de production.
De plus, des tests ont été effectués en double aveugle (sans regarder ni toucher). Apparemment, les aliments pour lesquels la différence (pour le goût) est la plus flagrante sont les produits laitiers, les carottes, les courgettes, les tomates et les fruits.
On retrouve d'autre part le biologique dans d'autres domaines notamment dans l'industrie pharmaceutique, pour la fabrication de certains cosmétiques ou de produits de la vie quotidienne comme par exemple les savons, les vêtements, etc. ...

1) Pour l'agriculture biologique: 

Il y a de nombreux avantages pour l'agriculture biologique. En effet comme cette agriculture n'utilise pas de produits phytosanitaires ni de pesticides, et insecticides, qui ont pour finalité de réduire la population de parasites et qui peuvent entraîner certains effets néfastes sur la santé ou l'environnement, on obtient donc des plantes saines. L’agriculture biologique, c'est aussi la protection des sols, de l'environnement, et de la biodiversité .Les légumes issus de l'agriculture biologique contiennent davantage des minéraux et des micro nutriments qui sont essentiels pour notre organisme, en comparaison aux les légumes cultivés en agriculture conventionnelle. Par ailleurs les aliments de l'agriculture biologique exercent une influence positive sur le développement des tissus et aident le corps à se réparer de lui-même. De plus les aliments biologiques ne causent pas autant d'allergies que les produits de l'agriculture industrielle. D'autre part, le bilan économique de l'agriculture biologique est souvent égal voir supérieur à celui de l'agriculture conventionnelle, mais il existe aussi des avantages sociaux : cette agriculture a besoin de plus de main d'oeuvre et les fermiers pauvres sont favorisés.

Cependant, les produits sont plus chers car c'est une culture qui exige plus de main d'oeuvre, de travail et de soin. On ne doit pas utiliser toute la surface cultivable pour les légumes afin que les sols ne s'épuisent pas trop vite. (pour un élevage : il faut beaucoup d'espace).Autre inconvénient, la conversion à la culture biologique est un procédé qui dure environ 3 ans.

2) Pour l'agriculture conventionnelle : 

L'agriculture conventionnelle permet de grands rendements. C’est aussi une agriculture beaucoup plus libre dans le sens où les agriculteurs peuvent utiliser les méthodes d'exploitation qu'ils désirent. Par ailleurs les produits sont irradiés ce qui permet de détruire les microbes et les parasites contenus dans les aliments, théoriquement cette méthode ne présente aucun danger pour le consommateur.

Par contre cette agriculture présente de nombreux effets nuisibles : sur les milieux, terre et plantes sont contaminées directement par l'utilisation de pesticides extrêmement toxiques pour la faune et la flore: en effet, ces pesticides éliminent des insectes utiles, des oiseaux et des petits mammifères. Les nappes phréatiques sont empoisonnées par tous ces produits chimiques .On sait maintenant que ces produits que l'on trouve dans l'eau courante peuvent causer des cancers. Mais il y a également des effets nuisibles sur l'air: 15% du méthane rejeté dans l’air provient  de l'agriculture conventionnelle or on sait que le méthane (CH4) est l'un des gaz les plus importants parmi ceux qui sont responsables de l'effet de serre.

On a relié l’utilisation de pesticides en agriculture conventionnelle à une augmentation des taux de tumeur au cerveau, de leucémie, de faiblesse intellectuelle, et plusieurs autres troubles, dus par exemples aux nitrates présents dans les légumes de l'agriculture conventionnelle. En effet une enquête de l'INRA indique qu'un français moyen ingère plus d'1,5 kg d'additifs, et autres composés indésirables par an.

De plus les protéines contenus dans les végétaux non biologiques sont d'une moins bonne qualité : elles sont moins riches en acides aminés essentiels, indispensables à notre organisme.

1) Définition agriculture biologique

Parmi les modes de production qui vont dans le sens d'un plus grand respect de l'environnement et de la santé humaine, l'agriculture biologique est la plus aboutie, la plus répandue. Elle s'est développée à partir des années 60, moment où l'on a commencé à prendre conscience des effets nuisibles des pesticides sur l'homme et l'environnement. Cette agriculture respecte les cycles biologiques et tient compte des connaissances en écologie par une production de quantité équilibrée, plus économe et non polluante. Elle constitue un mode de production qui trouve son originalité dans le recours à des pratiques culturales et d'élevage soucieux du respect de l'environnement. Ainsi elle exclue l'usage des produits chimiques de synthèse, des OGM et limite l'emploi des intrants* favorisant plutôt l'utilisation de compost*. Le désherbage est mécanique et manuel.

Il existe des normes européennes permettant de contrôler la qualité des produits issus de ce type d'agriculture. Un label est situé sur les produits dits biologiques respectant ces normes. Ce logo garantit un mode de production vierge des souillures de l'agriculture chimique, et c'est déjà un énorme pas. Mais le simple logo AB sur une étiquette n'est pas gage suffisant d'une vraie démarche écologique. Il n'exclut pas quelques dérives énergétiques au niveau de la production, de l'emballage, des transports ou des habitudes de consommation qui limitent parfois les ambitions environnementales liées par essence à la démarche.

L'achat de produits biologiques est principalement motivé par le souci de s'alimenter avec des produits sains et naturels.

Les chiffres de l'Observatoire National de l'Agriculture Biologique montre une nette croissance du mode de production biologique : on compte en France en 2005, 11 402 exploitants pratiquant ce type l'agriculture soit une augmentation de 3% par rapport à 2004. En 2005, les grandes cultures biologiques représentent plus de 126 000 ha soit une hausse de 5%. L'ensemble de ces surfaces représente 2%de la SAU (surface agricole utile) nationale. L'Italie à elle seule représente déjà 50% des superficies européennes cultivées en bio dans l'Union Européenne ce qui la place en première position tandis que la France n'occupe que l'avant dernière position. Etonnant paradoxe pour un pays qui se veut l'un des tous premiers producteurs agricoles du monde.

BIO = respect de l'environnement 

BIO = qualité 

BIO = vitamines 

BIO = naturel 

2) Définition agriculture conventionnelle 

«Conventionnelle» signifie qu'il s'agit de la forme d'agriculture dominante dans les pays développés. En Europe, ce type d'agriculture s'est modernisé sur la base d'un modèle de développement agricole unique : l'intensification. L'agriculture intensive est un système de production agricole qui a pour buts principaux d'augmenter toujours plus la production ainsi que la productivité par travailleur et par unité de surface. Ceci s'effectue notamment grâce à la mécanisation, l'utilisation de produits phytosanitaires et à l'artificialisation de la nature (remembrement*, le développement du drainage* et de l'irrigation, la production sous-serre, l'élevage hors sol). Le deuxième objectif est d'augmenter toujours plus la vente des produits de part la spécialisation des exploitants, l'agrandissement des unités de production ainsi que le changement de mode de distribution (privilégier les circuits nationaux et internationaux de distribution). Elle est parfois appelée «agriculture productiviste».

Cette agriculture est aujourd’hui très dépendante de l’industrie.

Cette méthode, contrairement à l'agriculture biologique se préoccupe peu de influence sur l'environnement que peut avoir l'utilisation de produits phytosanitaires. Les premières causes de pollution en résultant sont celle des eaux souterraines et des eaux de ruissellement devenant ainsi impropres à la consommation.

L'intensification de l'agriculture datant des années 1960 à 1980 est aussi connue sous le terme de révolution verte.

3) Autres mode d'agricultures

Il existe d'autres types d'agricultures ayant pour but d'acquérir un rendement maximum tels que les cultures d'O.G.M. (Organisme Génétiquement Modifié), basées sur la modification du matériel génétique afin d'en améliorer les propriétés (ex : résistance aux herbicides ou aux insectes qui pourraient les tuer)

L'élevage hors sol* est indépendant de toute autre activité agricole sur l'exploitation. Ce type d'élevage est mis en place dans des structures n'ayant aucune superficie agricole destinée aux productions végétales.

L'agriculture biodynamique a pour objectif d'obtenir des plantes saines tout en gardant les rendements optimums.

L'agriculture raisonnée, mode de production se rapprochant plus de l'agriculture biologique est un système agricole dont l'enjeu est d'optimiser le résultat économique en maîtrisant les quantités d'intrants afin de limiter leur impact sur l'environnement mais comporte également quelques inconvénients : l'utilisation de pesticides est autorisée ainsi que les nombreux traitements des plantes.

Etymologiquement, le terme agriculture (du latin agricultura) signifie «culture des champs». Il s'agit d'une activité traditionnelle et vitale pour l'humanité. Jusqu'au début du XIXe siècle, elle était autonome, et fournissait à l'homme l'essentiel de son alimentation. Cette agriculture était renouvelable, et il n'y avait alors pas de surexploitation.
À partir de la deuxième moitié du XIXe siècle, l'agriculture va fondamentalement évoluer, avec l'utilisation croissante de techniques modernes, les progrès en matière de machinisme, les améliorations génétiques des productions animales et végétales, les progrès en matière d'intrants* (engrais et produits phytosanitaires), ont permis d'augmenter très fortement les rendements au cours du XXeme siècle.
Dès 1946, l'agriculture devient dans de nombreux pays une industrie, qui non seulement assure les besoins de l'exploitant, mais fournit un surplus destiné à couvrir les besoins de la population non agricole et permet ainsi l'exportation.
Subventionnée par la PAC*, l'agriculture européenne est même victime de crises de surproduction.
En raison des gains de productivité, la population agricole s'est fortement réduite dans les pays économiquement développés.
Bien que le terme " Agriculture Biologique " ne soit apparu qu'en 1991 dans un règlement européen qui reconnaît officiellement ce mode de production (règlement CEE du Conseil n°2092/91 du 24 juin 1991 pour les productions végétales), le bio pour « soigner la Terre » est né il y a presque un siècle.

Problématique : Le biologique est-il vraiment meilleur que l'industriel? Quels sont les avantages et les inconvénients d'une telle agriculture?